Et surtout, comment font les autres ?
Quelques chose nous titille, nous chiffonne, nous empêche de dormir. On se réveille au milieu de la nuit avec cette sensation lacunaire. Une pièce manque dans l’échiquier du monde des toilettes sèches. Mais laquelle ?C’est décidé. On mène l’enquête dans les zones les plus obscures de la VanLife.
Aurez-vous le courge de nous suivre dans cette enquête qui répondra à cette question : où vider ses toilettes sèches en van ?
Allez, c’est parti ! (ça fait peur)
Pas de corps, pas de crime
C’est l’été et on regarde le défilé de vans, de camping-cars et autres fourgons aménagés assis à la terrasse de chez Marcel en buvant son petit café, réjoui.
On pense à tous ces voyageurs occasionnels ou permanents qui ont fait le choix du bitume et des toilettes sèches en van pour se rendre au plus près de la nature, dans le respect du vivant. Admiration.
Puis l’angoisse surgit dans la noirceur du marc de café, inexplicable, implacable, qui vous tord l’estomac. Ou alors c’est le besoin de…, mais non ! Soudain, une vision nous apparaît. Effrayante, cauchemardesque, scatographique !
Ni une, ni deux, on enfile sa casquette d’enquêteur de l’extrême pour faire toute la lumière sur le destin du fruit des intestins estivaux itinérants (ça, c’est l’effet du café).
Comment se débarrasse-t-on du produit des toilettes sèches quand on est en van ou tout autre véhicule de loisir à l’esthétique très suspecte ? Voilà une question qu’elle est bonne. Mais la réponse peut s’avérer effrayante.
Quelqu’un a vu quelque-chose ?
Cette enquête s’avère difficile, à fortiori lorsque l’objet du crime vient à manquer, voire risquée (Hépatite A, Poliomyélite, Rotavirus, agent de Norwalk, Salmonellose, Choléra, Shigella, Escherichia coli pathogènes (EHEC, EPEC, EIEC, ETEC), Yersinia enterocolitica, oufti !).
C’est pourquoi nous nous ferons assister, d’une part, par l’I.A. pour créer les prospectives qui malheureusement se subtilisent à notre soif de vérité – Et puis pour rigoler un coup parce que c’est l’été après tout, merde – et d’autre part, par une bonne paire de gants en latex. (vous choisissez la couleur).
Une chose est certaine, il est défendu de jeter ses crottes dans la rue. N’est-ce pas Monsieur. Oui, vous, là-bas. Non mais !
Pour vous en convaincre, il vous suffit de vous reporter à la Loi telle que : Le Code pénal – Article R635-8 au niveau national, mais aussi les arrêtés communaux et départementaux comme celui de Paris : l’arrêté du 20 novembre 1979 ou encore la Loi du 15 juillet 1975. Toutes ces règles interdisent explicitement et formellement de déposer ses déjections sur la voie publique.
Non mais franchement. Elle est vraiment énorme en plus.
Toilettes sèches connections
Pour notre enquête, et faute d’étron, nous nous rendons dans cette zone grise, où se côtoie le pire comme le meilleur, où la vérité se perd dans le flou du mensonge, où plus rien n’a de réalité tangible, j’ai nommé : Internet.
La loi du silence
Au niveau des fabricants, c’est le silence. Le mutisme corporatiste, la loi du milieu.
Que ce soit les dealers de toilettes à compost, à séparation, à combustion ou à évaporation, personne ne vous dit ce qu’il faut qu’il advienne de ces souvenirs encombrants.
Au mieux, on vous dit qu’il est interdit de jeter vos déjections aux poubelles. On ne va quand même pas en faire des bibelots, avec la notice : »Souvenir de Crète » !
La vérité, c’est qu’ils ont peur. Et ils ont peur parce qu’ils ne savent pas. (Nous si. Et on va tout vous révéler. Aaaarg !)
Le silence de la Loi
Alors, on voit partout sur le net des conseils bien intentionnés qui vous rappellent qu’il est interdit de jeter ses déjections dans les poubelles. Loin de vous conseiller de le faire, on a quand même cherché la loi qui interdit explicitement cette pratique.
Et, vous le croirez ou non, on n’a rien trouvé.
Damn ! Marcel, un Pernod !
Il y a bien le célèbre Arrêté du 7 septembre 2009 Article 17 Modifié par Arrêté du 7 mars 2012 – art. 20. Mais cela concerne la gestion de toilettes sèches dans des habitats. En allant voir du côté du code de l’environnement, rien qui interdise ou règlemente les toilettes sèches en van. On y trouve une volonté d’ : » augmenter la quantité de déchets faisant l’objet d’une valorisation sous forme de matière, notamment organique… » c’est tout. Idem dans le Guide relatif à la lutte contre les abandons et dépôts illégaux de déchets édité par le gouvernement à destination des communes.
Puisqu’on ne peut pas lire tous les textes de loi existants. On a demandé à L’I.A. de le faire pour nous. Sa réponse ?
Papote avec l’I.A.
« Vous avez raison (dit-elle), il semble qu’il n’y ait pas de texte de loi français qui interdise explicitement de jeter ses excréments dans les poubelles publiques. Les règlements sanitaires et les lois sur les déchets en France se concentrent principalement sur l’interdiction de déposer des déchets sur la voie publique et sur la gestion appropriée des déchets ménagers et autres types de déchets. (sic) Là, je suis tombé de mon tabouret (Marcel, un Pernod !)
Conclusion à ce stade de l’enquête
J’en suis à mon troisième Pernod et la situation est de plus en plus floue. On est obligé de composter ses produits de toilettes sèches sur la parcelle. Mais rien n’interdit les toilettes sèches en véhicules de loisir. Et rien n’interdit de jeter ses déjections au container. Fort heureusement dirons-nous.
Évidement, pensais-je en riant. Si c’était interdit, on verrait défiler bébés, vieillards et animaux domestiques, brandissant qui une couche pleine, qui une litière en scandant : » Et ça, ça va où ? », sous les fenêtres du Parlement. Mais je digresse.
Appel à témoin
Dès lors, je me tourne du côté des cafés de la gare que sont les forums. (Marcel !) Ça papote, ça râle, ça rigole, ça s’insulte, bref, ça produit de l’intelligence relative, pas du tout artificielle. De l’humain en résumé, qui se composte aussi très bien soit dit en passant.
Je fais également un tour sur tous les blogs d’influenceurs patentés repérés en donnant à renifler quelques mots clés à mon I.A. chérie.
Et j’ai trouvé partout la même chose, DES AVEUX SCANDALEUX !
Voici donc un petit résumé des techniques d’escamotage scatologique pratiquées par nos concitoyens et par vous, avouez-le. (c’est le blog Lécopot, on est entre nous).
L’art d’effacer les traces
Technique n°1 La poubelle
Vous l’aurez compris. On en a parlé. Notez que ce gentil couple de touriste en goguette prend soin d’apporter cohérence et logique à leur démarche, en déposant leur petite production là où, sans doute, on s’attend le plus à en trouver. Aaah Humanus Ecologicus tu nous amuses autant que tu nous fais rire.
Technique n°2 La pelle
Tout aussi glorieux et classe avec son collier en bois multicolore, l’Humanus ecologicus va nous faire ça propret, discret un peu partout où il trouvera terre meuble et isolement. Beaucoup de témoignages de gens qui pratique l’enterrement semblent en être fiers comme des scouts. Alors oui, c’est mieux que ces coins de nature jonchés de déjections sauvages et de papiers toilettes jetés à tous les vents. Et puis on est tous des animaux en fin de compte.
Mais on est loin du compostage. Car l’enterrement sauvage est anaérobie (sans apport d’oxygène). Faut-il rappeler que le compostage est une minéralisation aérobie dans un équilibre carbone/azote ? Je ne pense pas.
Si ? Bon ben je vous rappelle que le compostage est une minéralisation aérobie dans un équilibre carbone/azote. Voilà !
Technique n°3 Le complice
On entend parler de Mairies en France qui accueilleraient dans leurs composteurs les « cadeaux diplomatiques » des visiteurs de passages. Mais après recherche, nous n’avons pas trouvé un seul nom de Mairie qui pratique ce genre de convivialité.
Beaucoup se sont mises au compostage des bio déchets de leurs administrés. Et certaines ont déjà passé le pas de la cabine de toilette sèche avec compostage sur la parcelle. Rendons ici hommages à ces courageuses Mairies pionnières que sont : Le Bousquet, Roquebrunne sur argens, Mainvilliers, Tiffauges, Bouisses, Granville, Lathus Saint Remy entre autres, qui nous ont fait confiance.
Mais si vous comptez sur l’hospitalité des collectivités pour vous vidanger en bonne et due forme (rhooo !), réveillez-vous.
Technique n°4 La vengeance
Technique oubliée depuis l’invention du mail, la pratique d’envoyer des enveloppes d’excréments humain à vos ennemis est, regrettons-le, passée de mode. Plusieurs raisons à cela : La dématérialisation qui rend l’exercice bien moins satisfaisant, le respect du préposé aux postes qui ne mérite pas ça, et ce faisant, l’obligation de passer vos vacances à proximités de vos ennemis afin de déposer le colis directement dans leur boîte aux lettres, contraignant. Et pour finir, vous voyez bien que ça ne rentre pas, enfin. Ben oui, le colis est trop gros. Vous avez trop rempli. Halala.
Technique n°5 La science (dit Polo)
Alors là, je dis : Chapeau ! Applaudissement ! Oscar ! Réservé aux ingénieurs de l’aéronautique en burn-out et aux profs de physiques de primaire, l’idée nous est à tous venue un jour, de nous débarrasser de nos objets encombrants, quels qu’ils soient d’ailleurs, dans l’espace en direction du soleil (Mais qu’est-ce qu’il fait ?).
Le seul problème que j’ai trouvé à cette solution, c’est la déperdition de masse globale de la terre après satellisation de tous les encombrants et encombrantes. (« Ah s’il fallait mettre tous les cons sur orbite … » cf. Michel Audiard).
Péril fécal
Concluons cette sordide enquête, maintenant que les coupables ont avouée, par quelques solutions supplémentaires marginales que nous nous sentons l’obligation éthique de vous livrer hic et nunc :
Trouver grâce auprès de composteurs privés, amis (cool) ou inconnus qui seraient eux-mêmes partis en vacances (pas cool).
Réduire sa production au maximum en faisant usages des toilettes publiques, d’établissements privés, de camping. (mais là, on est plus dans les toilettes sèches).
Trouver des plateformes de compostage ou des fermes prêtes à vous accueillir. (préparez-vous à courir).
Vous créer un réseau de gîtes, maisons d’hôtes, ou tout autre lieu faisant état de leur pratique des toilettes sèches et ouverts au mélange. Ce serait un véritable acte de citoyenneté.
Au final, ce couple qui pratique les toilettes sèches et enterre ses méfaits dans la nature « sauvage » (en France un terrain appartient toujours à quelqu’un, désolé), en prenant soin d’éviter les cours d’eaux, est touchant. Sa volonté de bien faire, sa discrétion, sa recherche de cohérence, de simplicité donne espoir. Parfois, il suffit d’être beaux et de s’aimer. À quand le film ? Ça marche avec un couple amoureux, jeunes et beaux. Avec 15 millions de couples, ça deviendrait…tatatin LE PÉRIL FÉCAL!!!! ah nooonnn!
Epilogue
À présent que le soleil se couche sur notre histoire. Barbouillés de Pernod et de crème après-soleil, il est temps de tirer une leçon sur cette enquête.
Comme souvent, les avancées se font dans les écueils de nos législations. Un tel chantier qu’est le changement de culture de notre système sanitaire commence et se construit par une pression de la population qui réclame, en agissant directement sur le changement d’usage.
Nous espérons participer pour le mieux à ce mouvement.
Peut-être que ce sont ce genre de pratiques, discutées, mise au grand jour qui pousseront nos élus à ouvrir les yeux et à débattre enfin d’une gestion plus durable de nos productions.
De là à leur envoyer nos colis par la poste…
Un jour peut-être, l’utopie sera notre quotidien et des composteurs de toilettes sèches fleuriront sur les routes de nos vacances.
Allez Marcel, un dernier pour la route.
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