La distinction entre toilettes sèches et latrines n’est pas toujours très claire dans l’esprit des gens. La toilette sèche est souvent visualisée comme la cabane au fond du jardin, voir le trou dans le sol.
Le mot toilette désigne l’appareil sanitaire, autrefois appelé siège d’aisance. Aujourd’hui, il désigne aussi le local appelé cabinets, ou « petit coin »
Dans cet article, nous allons tenter de comprendre et d’expliquer, les différences entres ces deux outils sanitaires.
Les latrines et les toilettes sèches sont deux solutions d’assainissement, l’une est récente pendant que l’autre est historique. Les plus anciennes latrines que l’on connaisse remontent à la civilisation de la vallée de l’Indus, considérée comme la première à avoir développé une planification urbaine dès 2600 av. J.-C.
La paternité de la dénomination TLB ou toilette à litière biomaîtrisée revient à Joseph Országh. C’est en 1992, à Liege (Belgique) qu’il avait présenté publiquement la toilette à composter. il a été un des premiers scientifique qui s’est intéressé aux aspects scientifiques de la maîtrise des odeurs par la litière cellulosique. (réf : https://www.eautarcie.org/05c.html)
Les latrines désignent principalement les toilettes les moins avancées, comme les tranchées et les trous dans le sol recouverts, ou pas. Elles restent couramment utilisée dans les pays en développement et parfois dans les zones rurales des pays développés. Elles consistent en une fosse creusée dans le sol pouvant être recouverte d’un abri en bois, en tôle ou en plastique. Les déjections sont collectés dans la fosse et laissés se décomposer naturellement avec le temps. Générant une fermentations anaérobies (sans air), ces toilettes étaient malodorantes et très polluantes. Pouvant poser des problèmes de santé publique, être source de contamination des eaux souterraines et de propagation de maladies.
Les toilettes sèches sont une alternative plus hygiénique et durable que les latrines. Elles sont également appelées toilette à compost. Ces toilettes sont conçues pour collecter les urines et matières fécales dans une litière de matière organique telle que des copeaux de bois, de la paille ou des feuilles. La litière sert à absorber les liquides et à recouvrir les déchets, réduisant ainsi les odeurs et les risques de contamination. Le processus de compostage se produit à mesure que la litière absorbe l’humidité des déchets et que les micro-organismes décomposent les matières organiques. Les toilettes sèches à litières bio maîtrisées produisent un compost riche en nutriments qui peut être utilisé pour fertiliser les jardins et les champs.
Comparativement aux latrines, les toilettes sèches à litières bio maîtrisées présentent plusieurs avantages. Elles sont plus hygiéniques, car elles réduisent les risques de contamination des eaux souterraines et de propagation de maladies. Elles sont également plus durables, car elles valorisent les « déchets humains » pour produire un compost riche en nutriments qui peut être utilisé pour fertiliser les sols. Les toilettes sèches à litières bio maîtrisées sont également plus écologiques, car elles ne nécessitent pas de consommation d’eau pour évacuer les déchets.
Les réticences vis-à-vis des toilettes sèches sont en partie culturelles. La Suède a sur ce point pris beaucoup d’avance, au point que la commune de Tanum (12.000 habitants pour une superficie : 2 351 km²), a interdit depuis janvier 2002, l’installation de toilettes classiques dans sa commune. Elle ne délivre plus aujourd’hui de permis de construire si la maison n’en prévoit pas de toilette sèche.
En conclusion, les toilettes sèches à litières bio maîtrisées sont une alternative durable et hygiénique. Elles présentent des avantages significatifs en termes de santé publique, de durabilité et d’impact environnemental.